Épisode 03 : La cité de Savara

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La cité de Savara

« Voici votre commande. » déclara Louwet en posant son plateau rempli de pintes de bières et de miches de pain. Elle se recula un peu, car la tablée de mercenaire ne la lâchait pas des yeux.

« Oh, t’es trop mignonne ! » finit par s'exclamer Timar. La guerrière garache à la fourrure brun clair lui ébouriffa les cheveux tandis que ses camarades attaquaient leur pinte.

« Et tu parles très bien le mérovien !

– Tous les clients de l’auberge le parlent entre eux, j’ai appris à force d’écouter.

– C’est vrai que dans le quartier humain presque personne ne parle le kelte… »

La fillette était vêtue d’un tablier bleu, d’une large ceinture de tissu marron et d’une coiffe blanche d’où sortaient ses mèches de cheveux gris-argent. Depuis quelques jours, elle faisait le service dans l’auberge de Bréhant.

« Dis donc, patron ! T’as pas honte de faire travailler une gamine aussi jeune ? argua un des mercenaires.

– Et puis, c’est quand même abusé d'exploiter quelqu’un alors qu’on t’a juste demandé de jeter un œil sur elle pendant que Walcaud et Silyen n’étaient pas là ! » ajouta Timar.

Bréhant, en train de nettoyer un verre, leva un sourcil dans leur direction.

« C’est ce que je pense aussi, mais…

– C’est moi qui voulais travailler ! s’exclama Louwet.

– Tu sais, c’est gentil de ta part, mais je n’ai pas tant besoin d’aide. Il n’y a pas tellement de clients l’après-midi, et j’ai déjà des employés pour le soir.

– Mais… »

Louwet fit la moue et serra son plateau contre elle.

« Pouah ! Patron, c’est pas du pain blanc ?! s’exclama tout à coup Timar en montrant sa langue.

– Non, je n’ai plus que du pain de seigle. Les marchands de ce matin m’ont tout pris. Mais vous n’allez pas mourir pour du pain de seigle !

– On nous traite comme de vulgaires journaliers !  s’exclama-t-elle en agitant les bras.

– C’est ce que vous êtes… ajouta le patron.

– Tu comptes faire quelque chose à ce sujet ?

– Je voudrais bien aller me réapprovisionner, mais je suis tout seul. »

Louwet posa son plateau et sauta jusqu’au comptoir.

« Alors, je vais y aller !

– Je ne suis pas sûr…

– Mais si, vous pouvez me faire confiance ! Je sais où se trouve la rue des boulangers, je reviendrai avec le pain toute seule ! » expliqua-t-elle.

Le patron la regarda longuement tout en lissant sa moustache. Timar et les mercenaires pouvaient bien attendre, mais puisqu’elle insistait, autant la laisser faire.

« Bon, c’est d’accord. Va me chercher dix miches de pain à la boulangerie militaire au bout du quartier des artisans. Tu arriveras à tout transporter ?

– Bien sûr ! »

Louwet sautillait avec son grand panier. On lui laissait enfin faire une tâche !

L’euphorie retomba bien vite. Elle espérait mener sa petite mission à bien. Elle l’avait compris, mais elle n’était avec Walcaud que temporairement. Si elle ne servait à rien, elle craignait d’être abandonnée, ou placée en orphelinat, ici ou bien plus loin, en Mérovie centrale.

Pour l’éviter, elle faisait tout pour se rendre utile. Mais c’était une petite Vulpès ; contrairement aux elfes et aux humains, elle ne pouvait utiliser la magie ; tous les travaux intéressants étaient déjà pris, ou réservés aux nobles. Et il y avait bien assez de thérianthropes dans la ville pour occuper les emplois subalternes. Quant à Bréhant, il avait déjà suffisamment de serveurs. Louwet ne savait plus quoi faire…

Elle poussa un soupir et continua sa route.

Dans l’ombre d’un porche voisin, Timar suivait la fillette discrètement. Ce n’était pas une course difficile à faire, mais elle s’inquiétait.

« C’est une petite Vulpès, si elle croise des mandragots, ils pourraient bien s’en prendre à elle. Certains ont encore assez de rancœur contre les Hommes-Renards pour s’attaquer aux enfants… sans parler des Humains, qui les voient comme des séparatistes et des fauteurs de troubles, il ne faudrait pas qu’un garde un peu trop zélé vienne l’embêter, surtout dans le quartier militaire… »

Elle serra le poing.

« Et puis, elle est très mignonne, ce ne serait pas étonnant que des brigands veuillent la kidnapper ! Mais s’il devait lui arriver quelque chose, je serais là ! »

Elle marqua une petite pause.

« Et je suis sûre que si cela arrivait, Walcaud serait très content de savoir que j’ai sauvé Louwet… héhéhé… »

La Garache arrêta de rêver : la petite Vulpès était presque hors de sa vue.

Les artisans se réunissaient à la limite entre les quartiers des humains et des mandragots, au niveau d’une série de rues assez larges spour permettre le passage des charrettes. Les Méroviens avaient institué dans l’une d’elles des commerces réservés aux militaires — ce qui voulait dire réservés aux Humains.

Un tohu-bohu saturait la zone, du fracas des marteaux des forgerons au roulement des tours de potiers en passant par le crépitement des fours à pain. Des ouvriers circulaient dans tous les sens ; certains chargeant des tonneaux sur des haquets, d’autres disposants des amphores sur leurs étals. 

Louwet se dirigea droit vers le boulanger, qui était au fourneau avant l’aube et finirait après le crépuscule.

« Dix miches de pain s’il vous plaît ! » demanda-t-elle, en déposant cinq grosses pièces en laiton sur le comptoir.

Le boulanger, un humain avec un certain embonpoint vêtu d’un tablier beige plein de farine, lui chargea son panier.

« Et voilà, ma p’tite dame ! » dit-il. Il avait déjà aperçu Louwet passer quelquefois dans sa boutique avec Walcaud, et s’il ne pouvait pas sentir le mercenaire qu’il voyait comme un pococurante notoire, il adorait cette petite fille toute mignonne, polie, et qui parlait mérovien avec un accent kelte.

« Et un petit bonus pour la route ! dit-il en rajoutant un pain fourré de crème pâtissière.

– Merci beaucoup ! » répondit Louwet dont les pupilles orange scintillaient devant la pâtisserie. Elle s’apprêtait à le saluer et à partir quand elle s’arrêta.

« Monsieur, est-ce que vous avez besoin d’aide ici ? Je sais comment faire du pain, et j’apprends vite !

– Hum… pas vraiment. J’ai déjà beaucoup d’apprentis… »

Il montra de la main un groupe de jeunes Humains et Mandragots occupés à pétrir de la pâte et alimenter les fourneaux.

« D’accord… »

Elle le salua et descendit la route.

« Il faut que je trouve quelque chose. » se lamenta-t-elle. Après un moment de réflexion, elle décida de faire un détour par une série de rues, petites mais propres, qui avaient été construites plus récemment que le reste de la ville. Les elfes septines vivaient dans ce quartier. Doués en magie, ils occupaient toutes sortes de positions intellectuelles.

Derrière les devantures des notaires, les volets grands ouverts pour laisser passer la lumière, on pouvait voir les scribes retranscrire la lettre d’un client. Les médecins populaires recevaient leurs patients dans des stands donnant sur la rue, ceux qui étaient plus aisés avaient des hôtels particuliers. Des boutiques d’herboristes émanait une odeur qui mélangeait feuilles séchées, plantes écrasées au mortier et fleurs sauvages fraîchement coupées. Du lierre poussait contre les pierres des maisons et obstruait encore un peu plus les rayons du soleil dans la rue déjà étroite.

 

« Ils doivent bien avoir besoin de quelqu’un pour nettoyer, ou pour faire la cuisine. Ça, je peux faire. » murmura Louwet alors qu’elle levait la tête pour essayer de voir au-dessus des toits des maisons à colombage.

Elle s’arrêta devant ce qui semblait être un bar. La porte était ouverte, et une serveuse attendait devant. C’était une elfe septine : ses oreilles pointues étaient longues et tombantes. Elle portait une robe bleue et des bracelets en argent à ses poignets. Ses cheveux blonds étaient bouclés et elle était plutôt jolie. Au-dessus d’elle pendait une pancarte en bois gravée, représentant une elfe en train de chanter, entourée de deux bouteilles de vin.

Timar, toujours cachée, ouvrit de grands yeux tout ronds quand elle vit vers quel genre d’établissement se dirigeait la fillette.

« Tu t’es perdue ? demanda l’elfe à Louwet en la voyant passer.

– Je cherche du travail. Est-ce que… je pourrais travailler ici ? »

L’elfe pencha la tête sur le côté.

« Tu es un peu jeune pour travailler dans un cabaret !

– Je sais déjà apporter les commandes, j’aide à la taverne où j’habite !

– Je ne pense pas que nos clients soient satisfaits si tu les servais… et puis, c’est essentiellement un bar avec des serveuses elfes. C’est pour ça que nos clients viennent. Et tu es une vulpès… »

En la voyant si déçue, la serveuse lui donna un bonbon, mais cela ne résolvait pas le problème de Louwet. Elle continua son chemin. Timar l’observait toujours du coin de l’œil, cachée derrière un tonneau.

« Ouf, elle s’éloigne… heureusement qu’elle n’est pas rentrée ! Avec ces elfes, on peut s’attendre à tout ! »

Tandis qu’elle marmonnait à voix basse derrière son tonneau, les habitants passaient à côté d’elle, intrigués.

« Maman, une femme-loup qui parle toute seule ! remarqua une petite elfe.

– Ne la regarde pas ! » s’exclama la mère.

À mesure qu’on s’enfonçait dans le quartier, on quittait les beaux bâtiments propres et neufs pour entrer dans la vieille ville, celle qui précédait l’arrivée des Méroviens et même celle de la dynastie des Roazons. Les ruelles étaient étroites et les maisons en bois supportaient plus d’étages qu’elles ne le devraient. Il devenait parfois difficile pour Louwet de ne pas heurter son panier contre les passants tant l’espace manquait, d’autant plus qu’avec dix miches de pain dedans, il était bien lourd.

Ici se réunissaient tous ceux qui n’avaient pas leur place dans les quartiers plus officiels de la cité : des bandits bien sûr, mais aussi des journaliers trop pauvres pour habiter ailleurs ou des paysans qui ne trouvaient pas à se loger dans les tavernes déjà bondées. Un petit groupe de malandrins avaient repéré Louwet dès qu’elle avait pénétré dans le district.

« Regarde, une gamine ! murmura un jeune homme-chat avec une cicatrice sous l’œil.

– Elle ne doit pas avoir beaucoup d’argent sur elle, ajouta une elfe aux yeux noirs comme le charbon.

– Mais elle a un panier rempli de pain. Ça vaut le coup ! ajouta un humain petit, avec un gros nez et à qui il manquait des dents.

– Voler son pain à une fillette… ce sera aussi facile que de voler sa sucette à un enfant !

– Ahaha, littéralement ! » dit l’elfe, et ils s’esclaffèrent, sans remarquer qu’une grande ombre se projetait sur eux et que quelqu’un faisait craquer ses poings.

« Salut les gars. Vous voulez pas m’en dire plus au sujet de ce petit projet ? »

Les habitants ne réagirent pas aux cris poussés. Dans ce quartier, c’était monnaie courante.

Louwet était retournée dans l’avenue principale de la ville. Toutes ses demandes avaient échoué ; et même si elle avait réussi sa petite mission, elle n’avait pas trouvé d’endroit où travailler.

« Personne ne veut d’une fillette comme employée. » se lamenta-t-elle. Elle enroula une de ses mèches de cheveux gris-argent autour de ses doigts.

« Ce n’est même pas la peine d’aller voir dans le quartier des vulpès. »

Elle poussa un soupir puis fut presque percutée par une carriole arrivant à toute allure.

« Chaud devant ! » cria le cocher.

L’avenue principale de Savara était la plus animée de toutes. Elle allait de la porte sud à la porte ouest ; à chaque extrémité ainsi qu’au centre se trouvait une place où se tenait un marché deux fois par décade. Toutes sortes de magasins s’alignaient entre ces points, allant des classiques vendeurs de vaisselle en céramique aux très ésotériques boutiques de parchemins, grâce auxquels même ceux qui n’utilisaient pas la magie pouvaient lancer des sorts.

Des marchands ambulants avaient disposé leurs tapis sur le trottoir, gênant les passants déjà si nombreux. Certains proposaient des potions de soin ou de force, d’autres des pierres magiques qui émettaient des éclats de lumière verte. Les soldats se mêlaient aux aventuriers, aux pèlerins et aux voyageurs, et on pouvait y voir parmi eux des races rares. À commencer par les thérianthropes, comme des Dracos, avec leurs ailes de dragons écailleuses, ou quelques Pégases, qui, s’ils étaient ailés eux aussi, avaient en sus une queue de cheval soyeuse et des plumes à la place des écailles. Il y avait des elfes de toutes les races : des Septines aux longues oreilles, les plus nombreux, ainsi que des Méridines, aux oreilles courtes et pointues, et même des Montagnols, à la peau d’un bleu sombre comme la nuit. Et au milieu, des Humains, des Vulpès et des Mandragots allant en tous sens.

Louwet émerveillée admirait tout cela en tentant de ne pas se faire renverser. Les Garaches, venus comme Timar pratiquer le mercenariat, étaient grands et regardaient rarement à leurs pieds.

C’est en se réfugiant sous un porche pour éviter une carriole qu’elle remarqua un petit humain à ses côtés. Il devait avoir sept ou huit ans. Il portait un tabard bleu ciel agrémenté de deux bandes rouges sur les côtés et d’un pantalon de lin avec des broderies. Ses épais cheveux avaient d’étranges reflets verts et lui cachaient les yeux. De toute évidence, il devait avoir quelque noble origine.

Il faisait la moue et regardait dans le vide, serrant son vêtement de ses petites mains.

« Ça va ? lui demanda Louwet.

– Oui, ça va. » répondit le garçon.

Elle s’apprêta à partir, avant de s’arrêter. Il était au bord des larmes.

« Tu… es perdu ? demanda-t-elle.

– Je ne suis pas perdu, se défendit le petit. Je… je ne sais juste pas où sont mes parents. »

Elle se pencha vers lui.

« Tu veux venir avec moi ? Je vais t’aider à les retrouver. » dit-elle en lui tendant la main.

Le petit garçon accepta l’aide et la suivit.

« Merci pour le pain, mais… qui c’est ? », demanda Bréhant en montrant le petit garçon.

« Il était perdu ! déclara Louwet.

– Et comment tu t’appelles ? » demanda le patron en se penchant. Le petit garçon impressionné par sa forte carrure et sa grosse moustache recula et se cacha derrière le tablier de Louwet.

Timar entra dans la taverne.

« Oh, mais qui est-ce donc ! » s’exclama-t-elle en feignant l’ignorance.

« Un enfant perdu ! » répondit Bréhant. « Mais je n’arrive pas à connaître son nom ! »

La guerrière garache s’approcha du petit et, avec un grand sourire :

« Et comment tu t’appelles ?

– Raynaud… De Coveaux. Raynaud de Coveaux. »

Timar se retourna vers Bréhant, fière d’elle.

« Bah voilà, c’était pas difficile. C’est ta moustache qui lui fait peur ! »

Le patron haussa les épaules.

« Quoi qu’il en soit, ça confirme que c’est un noble.

– Jamais entendu parler des Coveaux. Ce doit être de nouveaux colons. Mais ça ne nous avance pas…

– Ah, mais il me semble qu’il y avait une réception dans le quartier noble, pour les familles de militaires. Il doit venir de là.

– Je vais le ramener ! » déclara Louwet.

Timar poussa un soupir et posa ses mains sur ses hanches.

« Je vais les accompagner.

– Fais pas semblant d’être embêtée, tu les aurais suivis quoi qu’il arrive !

– C’est parce que j’ai rien à faire aujourd’hui ! »

Le quartier des nobles était peuplé d’humains en grande majorité mais n’était pas une extension du leur. La nuit, les portes de la citadelle se fermaient et des gardes surveillaient les murs ; en pleine journée, le passage restait libre.

Le palais de la duchesse occupait la place centrale, et tout autour rayonnaient des manoirs et des hôtels particuliers, et bien sûr, la caserne ducale.

La réception du jour concernait tant la bourgeoisie de Savara que les nobles de province, aussi avait-on un peu de tout : des chefs coutumiers vulpès, des soldats mandragots, et surtout, beaucoup d’humains, qu’ils soient riches marchands ou petits seigneurs.

Deux d’entre eux étaient en pleine dispute : un jeune Homme-Chat plutôt grand, avec une broigne et une épée courte, et une Humaine, à la longue chevelure blonde aux reflets verts, vêtue d’un uniforme de cérémonie et d’une cape rouge.

« Je t’avais dit de ne pas le lâcher des yeux ! s’exclama le mandragot.

– Je m’excuse, mais je parlais avec le Prince ! Tu n’avais qu’à t’en occuper, tu as passé ton temps au buffet !

– J’étais avec l’intendant ! C’est toi qui as dit qu’on devait se faire des relations avec l’armée royale !

– Si c’était pour perdre Raynaud, c’était vraiment pas la peine.

– De toute façon, qui emmène son enfant aux réceptions ducale ?

– Ça se fait beaucoup.

– Qui ça ?

– Tout le monde.

– Mais les autres ont des valets pour s’occuper d’eux.

– Et je t’avais dit qu’on devait en embaucher un avant de venir, répliqua la jeune femme.

– Bon, on ne va pas y passer la journée. On prévient la garde ?

– On va encore se faire remarquer… tout ça parce que tu as passé ton temps au banquet !

– Je t’ai déjà dit que… ah ! »

Au milieu de la foule compacte des nobles se faisant des politesses, Raynaud, tenant la main de Louwet, venait de reconnaître ses parents.

« Père, mère ! » s’exclama-t-il, et il s’en alla vers eux — sans courir, ç’aurait été vulgaire — mais à marche rapide avant de coller sa tête contre les cuisses de sa mère.

« Raynaud ! Où étais-tu passé ?

– Perdu, répondit le garçonnet.

– Ça on avait remarqué ! Tu es revenu tout seul ?

– On m’a ramené. » dit-il, et il montra Louwet.

La mère de Raynaud s’avança, avec toute la gravité d’une aristocrate.

« Je m’appelle Romy de Coveaux. Au nom de ma maison, je te remercie de m’avoir ramené mon fils. Est-ce que tu désires quelque chose en récompense ? »

Louwet respira un grand coup et prit son courage à deux mains.

« J’ai entendu que vous cherchiez une servante… est-ce que… je… que je conviendrais ? »

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